Avec la rentrée et le retour du mauvais temps, il faut garder le moral. Quoi de mieux que le mètre-étalon du feel-good movie pour rester de bonne humeur ? Aujourd’hui, nous nous intéressons donc à Little Miss Sunshine.
De par son parcours en salles et dans le cœur du public et son histoire, Little Miss Sunshine a tout du petit conte de fées. Pourtant les financements n’ont pas été faciles à trouver et il aura fallu 5 ans pour monter le film, et ce, malgré l’implication d’une excellente troupe d’acteurs. Mais il était impensable que ce film au contenu pourtant universel sur la famille ne voit pas le jour tellement l’histoire qu’il raconte est prenante et attendrissante. Car Little Miss Sunshine, c’est un petit road-movie familial plein de bonne humeur. Le jour où la petit Olive est appelée à concourir pour le prix Little Miss Sunshine, toute la famille se mobilise et par en van jusqu’en Californie. Mais la route est semée d’embuches et tous les personnages vont devoir évoluer personnellement et dans leurs relation avec les autres pour reconstruire le cercle familial qui se décomposait par les non-dits.
Le film regroupe ainsi une galerie de personnages hauts en couleurs qui nous rappellent forcément par certains caractères des membres de toutes les familles. Autour d’Olive, déterminée petite gamine de 7 ans, nous avons le père winner dans l’âme et loser dans la réalité, la mère qui a la tête sur les épaule et grâce à qui la famille tient debout, le frère en pleine crise d’ado, l’oncle philosophe gay et suicidaire et enfin le grand-père grossier mais au cœur énorme qui a tout appris à Olive pour qu’elle sorte grande gagnante du concours. Chacun va évoluer et faire passer la famille par des heures sombres et d’autres beaucoup plus joyeuses.
Mais ce qui se dégage de leur histoire, c’est surtout cet espoir indéfectible, cette attitude toujours positive qui les fera tenir parce qu’ils savent qu’au bout du chemin, il y a le bonheur de la petite Olive. Mais le film au message positif et mettant en avant les relations familiales se veut aussi un peu critique vis à vis de cette Amérique qui recherche la perfection dès le plus jeune âge avec des concours comme Little Miss Sunshine. Comme le dit si bien le final déjanté du film, non, personne n’est parfait et ce qui compte, c’est d’être bien dans sa peau, avec les gens qu’on aime et de s’éclater. Un message peut-être naïf mais ô combien sincère et auquel on a envie de croire en sortant du film le sourire au lèvres.
Et c’est avec cette recette parfaite et un casting aux petits oignons que le film est devenu en soit un petit phénomène. Avec Greg Kennear et Toni Collette, le film pouvait s’assoir sur des valeur sûres alors que Paul Dano en ado muet et asocial permet de retrouver nos crises et que Steve Carrell dont la carrière a décollé entre son engagement et la sortie du film trouvait là assurément l’un de ses rôles les plus touchants. Mais ceux que nous retiendrons plus particulièrement, ce sont Alan Arkin dans le rôle du grand-père bougon au grand cœur et la jeune Abigail Breslin qui devient dès lors un véritable espoir du cinéma américain. Sans oublier la musique attendrissante et pleine d’espoir de Devotchka.
C’est grâce à Sundance que le film se fait connaitre et devient même un peu l’archétype des films qui sortirons du festival indé de Robert Redford (Juno pour ne citer que lui est exactement dans la même veine mais aussi Away we go, Sunshine cleaning, …). C’est le studio Fox Searchlight qui y achète le film pour un montant record et le distribuera avec le succès que l’on sait. Le film fonctionne grâce au bouche-à-oreille et surtout grâce aux sourires des gens à la sortie du film.
Le film ira même jusqu’aux Oscars en remportant les prix du meilleur scénario et du meilleur acteur dans un second rôle pour Alan Arkin. Même en France le film fonctionnera et emportera à côté de son million de spectateurs le César du meilleur film étranger et le prix du jury à Deauville. Depuis, si l’on peu déplorer que d’autres films aient voulu surfer sur cette vague du feel-good movie avec moins de succès, on ne peut pas nier que chaque vision de Little Miss Sunshine amène un petit peu d’espoir et de soleil dans nos vies.
