Quantcast
Channel: Coup de Coeur – My Screens
Viewing all articles
Browse latest Browse all 56

Alabama Monroe, critique

$
0
0

Séquence émotion. Votre cœur risque de rester accroché à la salle de ciné devant la rage et l’amour dont déborde Alabama Monroe. Assurément l’un des coups de cœur immanquables de l’année.

Le belge Felix Van Groeningen s’est fait repérer en dehors de son pays natal avec la Merditude des Choses et revient aujourd’hui avec un objet très différent mais incroyablement maitrisé pour vous déchirer le cœur. Alabama Monroe, l’histoire de Didier et Elise tombant fous amoureux grâce la musique bluegrass. De leur amour naitra Maybelle, adorable fillette malheureusement atteinte d’un cancer. Une épreuve terrible que devra tenter de surmonter le couple passionné.

Raconté de manière non linéaire, faisant à loisir des allers-retours dans le temps, Alabama Monroe navigue pendant 2 heures à travers des émotions toujours intense. Joie, tendresse, tristesse, colère, désespoir, c’est un véritable torrent de sentiments qui nous assaille à chaque fois devant l’histoire de ce couple que l’on voit naitre et se déchirer après la perte de leur enfant. Si l’ensemble pouvait être décousu, le réalisateur arrive pourtant à faire à chaque instant que l’on puisse se repérer dans le temps et délivre alors un récit beaucoup plus fort que si ‘il était raconter de manière classique. En effet, d’une part, cela permet d’entretenir le suspense en délivrant des informations sur l’histoire au fur et à mesure, mais surtout il s’agit de faire en sorte que des scènes qui se suivent se répondent pour mieux amener l’émotion.

Pourtant cette émotion n’est pas surfaite. Loin d’amener du pathos dans cette histoire difficile à vire, Felix Van Groeningen nous entraine de scène en scène avec des personnages qui ont une vraie force de caractère et leurs batailles à mener à chaque instant. C’est un destin tragique que nous allons voir ici et pourtant, les larmes ne seront pas dues aux violons mais à la force de cette histoire d’amour virant à l’impossibilité de vivre ensemble. Il faut dire que les acteurs, Johan Heldenberg (auteur de la pièce dont est adapté le film) et Veerle Baetens (sublime) font vivre leurs personnages de manière particulièrement intense.

A travers de nombreuses scènes qui semblent détachées et qui pourtant sens lorsque l’on prend du recul, le réalisateur parle simplement de la vie et de la mort et du rapport intime qui lie ces deux notions, des questions difficiles à aborder que l’on soit enfant ou adulte et que l’on doit regarder ici dans toute leur brutalité et leur poésie. Car Felix Van Goerningen délivre ici des images magnifiquement composées avec un travail très intéressant sur la lumière.

Mais surtout, c’est la musique qui tient ici une place particulièrement importante. Influence directe des Etats-Unis qui prend alors pied en Belgique et donne au film une belle ampleur, l’utilisation du Bluegrass (la musique country véritable) apporte une véritable dramaturgie et sert à merveilles les émotions portées par le film. Ce qui ne peut être dit en dialogue est ici raconté à travers la musique, donnant alors au destin tragique de ses personnages un accent intemporel et poétique.

Véritable tornade d’émotions, Alabama Monroe nous laisse à la fin particulièrement ému devant la lutte de ses personnages et la poésie brute avec laquelle l’histoire est racontée. Il n’en faudra pas plus alors pour en faire l’une des perles de l’année.


Viewing all articles
Browse latest Browse all 56

Trending Articles